top of page

Focus Aout Gabon

1 août 2024

La politique d’amélioration de l’offre énergétique en cours ouvre d’importantes opportunités aux entreprises du secteur

Le Gabon dispose d’un important potentiel hydroélectrique : une soixantaine de sites potentiels sont répertoriés, représentant une puissance maximale d’un peu plus de 7 000 MW et un productible annuel moyen de 42 000 Gwh. A ce jour, seuls 7 sites sont exploités. Les capacités installées en 2023 dans le secteur de l’énergie étaient de 704 MW dont 54% d’origine thermique (Gasoil et Gaz) et 46% d’origine hydraulique (Kinguele, Tchimbele, Poubara, Bongolo).


La production énergétique reste en-deçà des besoins du pays et l’Etat mène une politique d’amélioration de l’offre énergétique qui s’articule autour de plusieurs axes : l’amélioration de la gouvernance du secteur, le développement d’une offre énergétique abondante, compétitive et durable, la mise en place d’un marché national de l’électricité connecté aux marchés sous-régionaux, tout en cherchant à promouvoir l’efficacité énergétique. Le Gabon ambitionne ainsi de porter sa puissance électrique installée à 1 280 MW mégawatts d’ici 2025, en privilégiant les segments solaire et hydraulique.


La production actuelle

En 2023, la production nette d’électricité s’est améliorée de 1,5% à 2 815 GWh grâce à un meilleur rendement des barrages hydroélectriques (Kinguélé et Tchimbélé) à la faveur d’une bonne pluviométrie. Cependant, les difficultés d’approvisionnement en carburant des centrales thermiques du sud du pays (Lambaréné, Mouila et Tchibanga) en gasoil ont atténué la progression de la production.


Les défis du secteur

Selon le Energy Progress Report 2022 de la Banque Mondiale, 93% de la population gabonaise a accès à l’électricité, ce qui fait du pays l’un des plus électrifié en Afrique sub-saharienne. Néanmoins, de fortes disparités sont observées, seuls 29% de la population ayant accès à l’électricité en zone rurale. L’absence d’interconnection des réseaux limite en effet considérablement la sécurisation de l’approvisionnement en électricité sur toute l’étendue du territoire, les cinq réseaux interconnectés (RIC de Libreville, Port-Gentil, Franceville, Nord, Louétsi) du Gabon n’étant pas connectés entre eux.


Dans les zones urbaines, l’insuffisance de la production ne permet pas à l’opérateur national, la SEEG, de garantir un service continu. Le déficit énergétique global pénalise fortement le développement d’une industrie minière qui fait partie intégrante des enjeux de diversification économique du pays.


Les acteurs clés et les perspectives de développement sectoriel

  • Gabon Power Company (GPC) : le développement des projets d’infrastructures énergétiques

Créé en 2015 par le FGIS (Fonds Gabonais d’Investissement Stratégiques) pour le développement des projets en infrastructures énergétiques, GPC réalise des études, conçoit, construit et exploite les infrastructures de production d’électricité et d’eau. Elle développe ses projets en partenariat avec des acteurs stratégiques industriels et financiers :



  • Société de Patrimoine (SP) : la gestion des infrastructures d’énergie pour le compte de l’Etat

Créée en 2011 sous la forme d’un EPIC, la Société de Patrimoine du Service Public de l’Eau Potable, de l'Énergie Électrique et de l’Assainissement agit comme un outil de mise en œuvre de la politique en matière d’eau, d’électricité et d’assainissement au Gabon. Pour le compte de l’Etat, elle gère la centrale thermique Alenakiri à Owendo, la centrale thermique Cap Lopez à Port-Gentil et la centrale hydroélectrique Grand Poubara dans le Haut-Ogooué.



  • Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) : l’opérateur national

La SEEG (51% Société de Patrimoine, 26,3% sociétés diverses, 22,7% particuliers, 1% Etat gabonais), opérateur national du secteur à travers une convention de concession signée avec l’Etat rencontre de nombreux défis structurels et infrastructurels. Elle traverse en effet une crise de gestion depuis 6 ans et souffre entre autres de la vétusté de son outil de production et de distribution, rendant sa situation opérationnelle délicate. Un plan d’investissement triennal (2022-2025 eau et électricité) de 100 Mds FCFA est en cours de mise en œuvre pour la réalisation de sept projets majeurs dans le secteur de l’eau et cinq dans celui de l’électricité, comprenant notamment un contrat d’achat d’énergie fournie par une centrale flottante qui sera mise en place prochainement par l’entreprise turque Karpowership International, dont la capacité de production est de 150 MW afin de faire face aux besoins en énergie électrique du Grand Libreville. En complément et afin d’améliorer sa gouvernance interne et sa stratégie opérationnelle, la SEEG a initié un plan de riposte.


Dans le cadre du Pool Energétique de l’Afrique Centrale (PEAC), un contrat d’achat-vente d’énergie électrique entre la Sociedad de Electricidad de Guinea Ecuatorial (SEGESA) et la SEEG a été signé en 2023. Il devrait permettre de renforcer l’offre d’électricité sur le RIC Nord du Gabon, tout en améliorant le mix énergétique par l’arrêt de centrales thermiques diesel de plusieurs localités du nord du Gabon.


  • Les autres projets en faveur de l’amélioration du mix énergétique

La société turque Desiba Energy développe depuis 2021 un projet de construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 20 MW à proximité de Mouila pour un coût global d’environ 18 milliards de FCFA.


La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) assure par ailleurs le financement de la mise en place de huit centrales solaires hybrides en province, dont la construction puis l’exploitation ont été confiées à Ausar Energy, filiale du groupe français Engie.


Toujours afin de renforcer l’offre énergétique dans la province de l’Estuaire, la société SOLEN a signé un accord cadre avec le gouvernement en 2022, relatif à la construction d’une centrale solaire à Ayémé Plaine (120MW).


Le projet d’aménagement des installations hydroélectrique sur les sites de l’Impératrice (120 MW) et Fe 2 (54 MW) a quant à lui été confié à Coder à travers un partenariat public-privé en 2022. La mise en service des installations est prévue au second semestre 2025.


Enfin, l’Etat ambitionne la mise en place d’un marché national de l’électricité connecté aux marchés sous-régionaux par l’interconnexion de ces réseaux et ainsi répondre aux besoins d’électrification rurale, des centres urbains et péri urbains, mais également à la réduction des charges d’exploitation de la SEEG. Il s’agit également de permettre le développement de l’industrie minière, freiné jusqu’alors au Gabon en partie en raison du manque d’accès à l’énergie dans des zones à fort potentiel. C’est d’ailleurs notamment dans cette perspective, et à travers le Pool Energétique de l’Afrique Centrale (PEAC), qu’est développé le projet hydroélectrique de Booué et Tséngue-Leledi (411 et 300 MW), incluant la construction des lignes de transport d’électricité vers les Etats frontaliers.


Les projets sont nombreux, à la mesure des besoins en énergie d’un pays qui cherche à développer une véritable industrie locale et le Gabon est particulièrement ouvert au développement des infrastructures électriques en partenariat avec des investisseurs privés, y compris pour des projets de moindre envergure à l’intérieur du pays.


Pour plus d’informations sur les projets en cours ou à venir du secteur de l’énergie électrique au Gabon et les opportunités occasionnées, n’hésitez pas à nous contacter : 2ad.consulting.lbv@gmail.com



bottom of page